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Russie
octobre 20, 2015 posté par Marie-No

Notre expérience du transsibérien: carnet de route

Notre expérience du transsibérien: carnet de route

Voici notre expérience du transsibérien, ou plutôt du transmongolien à destination de Pékin. Départ de Moscou le 11 octobre à 13h50, arrivée prévue à Irkoutsk le 15 octobre à 3h28 (heure de Moscou). Après quelques jours passés à Irkoutsk, nous prendrons le train en direction de Oulan-Bator en Mongolie, et terminerons ce transmongolien à Pékin le 26 octobre, d’où nous poursuivrons le périple. Pour plus de détails sur le transsibérien et l’achat de nos billets de train, référez-vous à l’article suivant : acheter ses billets de transsibérien

Expérience du transsibérien: premier jour

notre experience du transsiberienChantal lit notre guide sur le transsibérien pendant que j’écoute de la musique en regardant le paysage. C’est assez dingue de se dire que l’on va rester dans ce train pendant 4 jours et 4 nuits.

On fait un petit tour du propriétaire pour savoir à quelle sauce on va être mangées. A chaque extrémité du wagon, des toilettes. Sur leurs portes, une liste des arrêts avec les moments où elles sont inutilisables autour des villes (car tout va direct sur les voies). A l’avant du wagon, un distributeur gratuit d’eau bouillante (samovar) qui nous permettra de cuire nos millions de paquets de nouilles et de nous faire du thé (à l’heure où j’écris ces lignes, après 3 jours de train, j’ai l’impression de m’être transformée en nouille géante). Un panneau affiché permet également de connaître précisément les temps d’arrêts dans les gares pour sortir se dégourdir les jambes sans voir le train filer sous notre nez.

eau transsiberienNos sièges sont à côté des toilettes tout au fond du wagon, Chantal sur la couchette du bas et moi en haut. Notre voisine directe a la gentillesse de me laisser m’asseoir quelques heures sur sa couchette pour regarder par la fenêtre. Chantal vient de lire dans le guide que les places de 1 à 4 et de 33 à 36 sont déconseillées. Nous avons la 33 et la 34, joie ! Mais franchement, on y est plutôt pas mal, malgré les passages récurrents pour les toilettes.

Musique et paysage = petite montée d’émotion : « pu**** », j’y suis !!!!

On communique un peu avec nos voisines, mais elles refusent mon chocolat suisse. Je crois qu’on pourra difficilement être copines après ça… Durant la nuit, deux changements de lit et au réveil la couchette face à Chantal est libre. Je la squatte car depuis celle du haut il est difficile d’admirer le paysage. C’est étrange, ces gens qui défilent au rythme des paysages. On risque d’en voir passer pas mal puisque nous serons probablement dans les dernières à descendre de ce train à Irkoutsk.

Il nous reste une bière achetée à Moscou. Nous ne savons pas si la consommation d’alcool est autorisée dans le train alors nous la répartissons « discrètement » dans nos petites tasses de thé, tout en jouant au Uno.

Transsibérien: deuxième jour

transsiberien couchettesC’est assez déroutant ce temps libre sans activité autre que regarder dehors et vivre la vie du wagon, dans l’instant présent. Je réalise que j’aime bien ce ralenti forcé… Pas de wifi, presque rien qui puisse nous distraire.
La couche de neige semble s’épaissir alors que les kilomètres vers l’est s’enchaînent. Pendant un des arrêts du train, nous descendons pour nous dégourdir les jambes. Un fou de notre wagon fume sa cigarette en shorts sous la neige, normal !

Chantal dessine un paysage fait d’arbres et d’une maison en bois tandis que j’écoute du Cocorosie en regardant dehors.
Je m’amuse à faire un croquis de Chantal, du coup notre voisine décide que je dois dessiner un couple installés aux couchettes d’à côté. Moment d’angoisse. Moi je dessine pour rigoler, et me voilà avec six paires d’yeux braqués sur moi. Léger coup de pression, concentration maximale ! En plus le train bouge beaucoup.

Ils ont dû être contents, puisque tout à coup voilà 5 personnes sur nos couchettes à déballer de la nourriture inconnue. Après quelques porc cru transsiberienbouchées de ce qui ressemble à de la viande crue, nous nous risquons à demander ce que c’est. « Rrron rrron » nous répond le russe. Du porc fumé, spécialité ukrainienne. On sort le « gépalémo » du Routard, pour confirmer, et il nous désigne gaiement l’image du cochon. Comme on n’a pas trop envie de le vexer, on avale des kilos de porc cru en essayant de ne pas penser au ver solitaire. Content de nous voir manger, il n’arrête pas d’en découper encore et encore, jusqu’à épuisement total du stock. Paix à ton âme, petit cochon, et pensée émue pour une scène du Père Noël est une ordure.

La soirée est super. Apprenant que nous venons de France (on a des difficultés à faire comprendre « Suisse »), ils nous ouvrent une bouteille de champagne russe, inquiets qu’on ne l’aime pas, nous autres françaises, spécialistes du champagne ! Nous rions beaucoup tous ensembles, à cause de nos maladresses respectives dans la communication, mais nous arrivons à nous comprendre sur certaines choses.

Ils ont vu le film « taxi » et nous expliquent qu’en Ukraine « Phantomas » avec Louis De Funès est considéré comme un chef-d’œuvre. Ils citent Patricia Kaas, Mylène Farmer et Depardieu, en mimant un gros bide (désolée, Gérard). Sergei amène des bières. On n’a pas de décapsuleur, mais ce n’est pas un problème puisqu’ Alexei, notre voisin direct de couchette, sort un énorme couteau et l’ouvre d’un coup sec. Ca, c’est fait ! Alexei, on va essayer de rester en bon termes avec lui. Nos nouveaux amis nous écrivent des petits mots en cyrillique que nous devrons faire traduire par la suite, et nous faisons de même en français.

Transsiberien: troisième jour

Occupations semblables aux deux premiers jours, avec l’ajout du « pendu » dans nos activités, on est trop des oufs ! Nous traversons les fuseaux horaires en nous perdant un peu dans les heures. Les paysages sont bizarrement moins enneigés alors qu’on s’approche de la Sibérie.

Durant la journée, chacun reste un peu dans son coin, mais le soir nous proposons une bière à nos amis d’hier soir. Le couple d’ukrainiens (Katia et Kirill) revient vers nous, et Alexei (notre copain au gros couteau) sort un gigantesque poisson séché de sa besace. Je jette un coup d’œil à Chantal qui a l’air d’être à deux doigts de tourner de l’œil. Elle esquive le poisson, et je décide d’y goûter parce que j’avais lu dans plein de bouquins traitant du transsibérien que c’est l’aliment de prédilection à bord (erreur fatale ! Mon estomac me l’expliquera longuement les jours qui suivront). En gros, il a également le même goût que le porc d’hier, les arrêtes en plus et le gras en moins. Ne me demandez pas pourquoi. C’est spécial, mais pas mauvais.

notre experience transsiberienNous en apprenons un peu plus sur nos compagnons de route. Katia et Kirill se rendent à Novobirsk dans la famille de la jeune femme, enceinte de 6 mois. Alexei est en route pour Krasnoyarsk pour le travail. Krasnoyarsk est à 2 jours de train de chez lui, de sa femme et de ses deux filles. Nous nous étonnons de cette distance, mais pour eux cela semble tout à fait normal. Katia nous explique les coutumes de leur pays, leur manière de fêter la nouvelle année et nous invite en Ukraine quand on veut !
S’ensuit une partie de Uno. Drôle, ils n’y ont jamais joué mais intègrent vite les règles. On joue quelques parties, puis Katia et Kirill quittent le train. Nous les accompagnons sur le quai, un peu nostalgique. Ce sera aussi ça, ce voyage…. Rencontrer des gens formidables puis leur dire au revoir. Il nous offrent des noix, des graines de tournesol et un jeu de carte. On n’a pas de casse-noix mais on a Alexei, notre pote russe costaud- qui les broie dans ses mains pour nous.

Transsiberien: quatrième jour

Krasnoyarsk : Alexei descend. Je profite de ce dernier jour pour taper mes notes sur l’ordinateur. On se réjouit d’arriver à Irkoutsk demain. Cette expérience de train est excellente, mais le temps commence à devenir long, et fouler le sol apparait comme une nécessité. Sans parler d’une bonne douche !
Enfin, nos pieds touchent le quai. Après quelques jours passés à Irkoutsk, nous reprendrons le train en direction de la Mongolie. La ville et les habitants d’Irkoutsk ne nous laissent pas un souvenir impérissable, en même temps mon estomac n’a pas survécu au changement alimentaire brutal, ce qui ne facilite pas l’exploration (super, l’aventurière!).

transsiberien experience baikalLe troisième jour nous partons pour le village de Listvianka à la rencontre du célèbre lac Baikal. Splendide. Nous faisons une petite excursion en bateau car Chantal rêve de voir un nerpa (phoque). Ce furent je pense les minutes les plus longues de ma vie (ventre démonté depuis 3 jours oblige) car le bateau n’a fait que 100m très très lentement (pour nous permettre d’admirer le fond marin à travers une vitre dans la coque), du coup le mal de mer s’est abattu sur nous.

Au final, nous n’avons vu que quelques cailloux et une touriste exprimer son contenu digestif par-dessus bord. En descendant du bateau, j’abandonne le groupe et Chantal qui rejoignent Livianska en bus, et marche une quarantaine de minutes au bord de l’eau qui reflète le soleil. Moment parfait, même s’il manque peut-être un ou deux canards ;). Beaucoup de pêcheurs sur les rives du Baikal… Les familles piquent-niquent par 4°C, les enfants jouent. Le soleil donne des airs estivaux aux rives.

Transmongolien: huitième jour

transsiberien baikalTrajet de Irkoutsk à Oulan Bator en deuxième classe, car les 3è classes n’existent pas en Mongolie. Nous avons un wagon de 4 couchettes et par chance nous y sommes seules. Le confort est meilleur que dans le train russe. Je pense que mes yeux sont devenus bleus à force de regarder défiler le lac Baikal par la fenêtre durant des heures. Je n’arrive pas à m’en détourner, tandis que Chantal dort pour passer le temps.

Nous sommes réveillées brutalement à 2 reprises pour le passage de la frontière , et l’ambiance est bien moins détendue tout à coup. Pas mal d’officiers russes et mongols passent et nous jettent un œil suspicieux. Ils demandent à voir les tatouages de Chantal, et ça n’a pas vraiment l’air d’être pour le plaisir de l’art. Mais au bout de quelques minutes, on fait un peu copain-copain avec l’un des douaniers russes, et on finit par parler de la Suisse, de vodka et de voyages.

Deuxième réveil par le service de l’immigration. Formulaire à remplir en hâte, et petit doute sur la nécessité ou non d’un visa mongol pour les suisses, même si l’on s’était renseignées auparavant. De nuit, dans le stress, les certitudes tombent. Mais tout est ok et nous arrivons à Oulan-Bator au petit matin.

Le récit de nos aventures en Mongolie dans un prochain article !

A propos de l’auteur

Article par Marie-No dont le voyage et le dessin sont deux grandes passions. Sur ce blog, ses carnets de route et son tour du monde 2015-2016.

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3 commentaires

  • Dommage pour les petits soucis du voyage ! N’empêche que ça donne quand même envie d’y gouter…au voyage plus qu’au poisson séché ! Hâte d’en savoir plus 🙂 merci de nous avoir fait partager ce petit bout de vie dans le Transibérien…
    LesAventureuses Articles récents…Découvrez la belle surprise de la vallée de la mortMy Profile

    • Mais de rien! Merci beaucoup de nous suivre. Vous partez quand? Où?

  • Nous prendrons le même itinéraire dans un an 🙂 Moscou ==> Irkousk==> Oulaan Bator==> Pékin. Du coup, votre expérience nous rends vraiment impatientes 🙂

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