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Russie
octobre 10, 2015 posté par Marie-No

Acheter ses billets de transsibérien

Acheter ses billets de transsibérien

Lorsqu’on prévoit de traverser la Russie à bord du célèbre transsibérien, la première chose à faire est d’acheter des billets. Logique, nous direz-vous. Certes. Sauf que la logique est un mot que nous avons assez rapidement laissé aux oubliettes. Dès notre arrivée sur le territoire russe, en fait. L’ensemble de la ville de Moscou communique en cyrillique, et uniquement. Aucun malheureux mot n’est écrit en anglais, même pas un « exit » dans le métro. Rien de rien. Nada. Niet ! On est parachuté dans un monde totalement différent, les repères volent en éclat et le seul moyen de se faire comprendre est le mime ou les images (petite pensée émue pour le moment où il a fallu imiter le bœuf afin de garnir notre sandwich). Dans ce contexte, on a un peu vu notre vie défiler à l’idée de nous rendre au guichet pour acheter nos billets de transsibérien. Mais ne brûlons pas trop les étapes -ce serait dommage puisqu’il nous a fallu 8 heures pour les obtenir- et commençons par dire quelques lignes sur ce train mythique.

Petite précision ajoutée après coup. Nous avons rencontré plusieurs voyageurs qui ont acheté leur billet séparément. Le premier tronçon à Moscou, le deuxième à Irtkoutsk, puis le dernier à Oulan-Bator. Les tarifs semblent nettement plus avantageux que si on les prend d’un coup comme nous. Après, il faut avoir du temps pour risquer des trains pleins, surtout lorsqu’on voyage durant la saison touristique. Si c’était à refaire, nous ferions comme eux.

Le transsibérien

En fait, quand on parle de transsibérien, il y a plusieurs itinéraires possibles sous des noms différents.

  • Le transsibérien à proprement parler est l’itinéraire classique allant de Moscou à Vladivostok (Russie), suivant à peu près le tracé historique de la première voie ferrée transcontinentale russe. 9289 kilomètres, environ 6 jours complets de train.
  • Le transmongolien se rend de Moscou à Pékin (Beijing) en passant par Oulan-Bator. On a choisi ce trajet pour la richesse des paysages traversés en parcourant la Russie, la Mongolie puis la Chine.
  • Le transmandchourien va de Moscou à Bejing via la Mandchourie.
  • La ligne Baïkal-Amour (BAM) qui reste exclusivement sur le territoire russe.

Ceci étant dit, voyons maintenant les différentes possibilités qui s’offrent à nous pour acquérir ces fameux billets de transsibérien.

Comment acheter ses billets de transsibérien

Tout d’abord, il est important de savoir que le prix des billets augmente en fonction du nombre de stops. On ne peut pas acheter un ticket Moscou-Pékin, sortir quand bon nous semble du train puis le reprendre le jour suivant. On paie chaque tronçon. Un billet sans arrêt jusqu’à Pékin sera donc moins cher qu’un billet effectuant la même distance mais avec plusieurs stops. Nous avons décidé de nous arrêter quelques jours à Irkoutsk en Russie (près du lac Baïkal), puis à Oulan-Bator, et enfin Beijing (Pékin)

achat-billets-transsiberienIl est possible d’acheter ses billets pour le transsibérien sur place au guichet (notre choix), sur place au distributeur de billets (notre choix aussi à un moment donné mais on a foiré) ou encore dans une agence russe. On peut aussi se les procurer à l’avance (plus cher mais plus rassurant) depuis son salon par le biais de sites de réservation online comme russticket.com ou realrussia.co.uk, mais sauf erreur ce n’est pas valables pour les trains internationaux, donc pour le transmongolien ça ne jouait pas. On aurait pu réserver la ligne interne Moscou-Irkoutsk à l’avance, et acheter les autres au guichet à Moscou, mais tant qu’à faire on a choisi de les prendre tous sur place.

Je tiens à préciser que nous ne sommes pas complètement masos, mais que ce choix a été motivé par des raisons financières. Il faut savoir que les agences de voyage majorent le prix, parfois jusqu’au triple. Travel Nation (notre agence londonienne pour les billets tour du monde) nous avait proposé un forfait plutôt attrayant pour les billets du transsibérien et les hébergements, mais ça revenait quand-même plus cher. Et puis on avait bien envie de tenter l’aventure de la réservation sur place.

Avant le départ pour la Russie, nous (surtout Chantal en fait, merci) avons énormément utilisé russticket.com afin de trouver les références et horaires des trains, et de les noter précisément (en cyrillique, of course) pour que la dame russe du guichet nous comprenne. Surtout n’ALLEZ PAS AU GUICHET SANS AVOIR NOTE vos demandes en cyrillique. Je vous le dis direct, c’est mort !

Il reste aussi la possibilité de supplier un ou une russe parlant anglais de vous accompagner au guichet pour faire l’interprète. Nous n’en avions malheureusement pas sous la main, même si tout le monde était prêt à nous aider… en russe. 

Quelle classe et quelles couchettes choisir

Avant de réserver les billets, il faut savoir que les trains russes disposent de plusieurs classes. La première « spalny vagon » (cabine privée pour deux), la deuxième « kupe » (compartiments fermés pour 4) et la troisième « platzkartny » (espaces de couchettes ouverts). Nous optons pour la 3è classe qui est non seulement économique, mais surtout nous permettra de rencontrer les russes et de vivre l’expérience du train à la façon locale. Pour l’anecdote, à chaque fois que nous avons dit à un ou une russe que nous allions prendre le transsibérien en 3è classe, il ou elle a éclaté de dire. Cela semblait difficile pour eux de concevoir qu’on puisse vouloir passer plusieurs jours dans ce train en tant que touriste par choix. Je les entends encore se marrer!

Dans la 3è classe des trains russes, les lits sont disposés ainsi : des compartiments sans porte de 4 lits superposés 2 à 2, et 2 lits superposés dans le couloir. Tout est ouvert. Les lits du haut ont des barrières que l’on peut rabattre car ils sont peu larges, et qu’on n’a pas très envie d’en tomber. Les toilettes sont aux extrémités des wagons et il n’y a pas de douche (on se réjouit des 3 jours de train nonstop Moscou-Irkutzk, gloire aux lingettes humides). Dans le train que nous avons pris de Moscou à St-Pétersbourg il nous a été impossible d’ouvrir l’eau du robinet mais nous sommes apparemment des pives, car un russe nous a par la suite dessiné un mode d’emploi dudit robinet en riant beaucoup de notre maladresse. A tester dans le prochain train.

Lorsqu’on voyage à deux je pense qu’il est plus pratique de prendre des couchettes superposées. Celui qui occupe la couchette du haut peut ainsi descendre rejoindre son ami (s’il ne dort pas) et profiter du paysage. La couchette du haut est plutôt inconfortable, il est impossible de s’asseoir et pas très facile d’y grimper (je m’y suis collée, courbatures pendant 2 jours). Pour un voyageur seul je conseillerais plutôt la couchette du bas (plus de confort et de visibilité sur le paysage).

Notre expérience de réservation des billets de transsibérien à la gare Paveletsky de Moscou

En débarquant de l’aéroport, on monte un peu au hasard dans la navette qui nous conduit à la gare Paveletsky de Moscou, fermement décidées à obtenir nos billets de transsibérien le jour-même. Vous dire qu’on arrive au bon guichet du premier coup serait mentir, mais on y arrive.

acheter billets transsiberienEt là débute la bataille. Après de longues attentes, les guichets ferment les uns après les autres sous notre nez sans explication (enfin si, mais toujours en russe). Dépitées, on tente le distributeur de tickets de trains (en cyrillique mais on peut changer la langue, sauf que le bouton qui permet de changer la langue est lui aussi en cyrillique), mais il refuse de prendre nos noms de famille (trop longs vraisemblablement). Retour vers les guichets et là, une russe qui parle allemand essaie de nous aider et nous explique que si les guichets nous ferment au nez c’est parce que les employées prennent leur pause… et ne sont pas remplacées! En effet, chaque pause est indiquée au guichet, même celles de 10 minutes.

Lorsqu’enfin notre tour arrive, notre nouvelle copine nous indique que ce guichet ne prend pas la carte. Direction les distributeurs automatiques, lesquels refusent notre carte bancaire. Tout ça mis bout à bout entame un peu notre optimisme quant à l’acquisition de nos billets mais on garde espoir. Notre guide improvisée nous emmène à nouveau aux distributeurs de tickets, mais il est impossible d’y entrer des espaces entre nos noms de famille (véridique), et nos noms doivent être inscrits exactement comme sur nos passeports sinon le ticket n’est pas valable.

Vu que cela fait maintenant 3 heures que nous luttons pour ces billets après une journée entière de voyage, on décide de libérer notre copine russo-allemande en la remerciant avec une plaque de chocolat suisse et notre reconnaissance à vie. Elle et sa sœur décident de nous accompagner jusqu’à notre auberge. On remarquera par la suite que les russes sont de manière générale vraiment hyper aidants. Ils font un peu peur de prime abord parce qu’ils ne sourient pas et nous regardent fixement, mais dès qu’ils nous ont bien observées et comprennent qu’on est en galère, ils sont prêts à sacrifier 3 heures de leur journée pour nous aider. Avant de prendre congé de notre nouvelle amie, on lui demande de noter en cyrillique nos demandes pour les billets avec des précisions telles que 2 couchettes superposées et pas à côté des toilettes (important car il y a beaucoup de bruit vers les toilettes).

Le lendemain, retour à la gare Paveletsky avec nos notes en cyrillique, un guide de conversation russe sous le bras, et le « gépalémo » du Routard qui permet de se faire comprendre en désignant des images. Au guichet international nous tombons sur une employée très serviable et probablement encore plus stressée que nous face à notre demande.

« C’est ma première vente de billets pour le transsibérien »

nous mime-t-elle. Oui, parce que bien sûr elle ne parle que russe et ne lit qu’en cyrillique, mais cela va sans dire. L’opération prend 2 heures et nécessite l’intervention de plusieurs collègues, lesquelles se perdent aussi. Elles se regardent les unes les autres, l’air un peu dépité. Nous aussi, du coup. Le système informatique a des difficultés à insérer les espaces entre les mots (comme au distributeur de tickets) et il faudra bien une heure pour qu’elles réussissent à entrer nos données correctement. Chantal a fini par écrire « nom » et « prénom » en cyrillique (à l’aide de notreacheter-ses-billets-traductions bouquin de conversation) pour les aider car elles mélangeaient nos noms de famille et prénoms. Bref, une grosse galère. Mais avec beaucoup de sourires. Nous obtenons enfin nos billets Moscou-Irkutzk et Irkutzk-Oulan-Bator.

A la fin, surprise! Il lui est impossible de nous vendre le dernier ticket, Oulan-Bator-Pékin. Toute désolée, elle va chercher un collègue qui parle quelques mots d’anglais (elle le sort d’où celui-là, ça fait 2h qu’on galère en russe et cyrillique !!!!??????!!!), et nous écrit une adresse où nous rendre pour les acheter. Rebelote, on traverse la ville pour recommencer les explications à un nouveau guichet. Je n’ai pas d’explication pour cette dernière étape. Est-ce que son guichet a planté ? Et-ce que les billets de train hors Russie s’achètent toujours à un autre guichet ? Mais bon, 2 heures plus tard nous avons la totalité de nos billets en poche. Eurekaaaaaa !!!!!

Acheter les billets sur place, à retenir:

  • Les billets de trains s’achètent pour chaque tronçon et le prix augmente en fonction du nombre de stops
  • Préparez votre itinéraire en faisant une simulation d’achat des trains (cf les sites ci-dessus) et notez toutes les références en cyrillique, villes, numéro de train etc
  •  Soyez patient
  • Les horaires sur les tickets (sur le territoire russe) du transsibérien sont tous à l’heure de Moscou.
  • Soyez patient
  • Un guide qui détaille en image comment déchiffrer le billet imprimé en cyrillique une fois celui-ci obtenu est très utile (le lonely planet nous a bien servi sur ce coup-là)
  • Soyez patient
  • Hors sison touristique, achetez chaque tronçon sur place dans les différents pays, beaucoup plus avantageux

A propos de l’auteur

Article par Marie-No dont le voyage et le dessin sont deux grandes passions. Sur ce blog, ses carnets de route et son tour du monde 2015-2016.

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