Voici le récit de mon weekend à Barcelone entre amis, durant lequel on a pu explorer cette ville passionnante: que faire à Barcelone, quels sont les coins sympathiques, les quartiers attrayants où déambuler en s’en mettant plein les yeux… Bien sûr, les goûts et les couleurs diffèrent suivant les individus, mais j’ai envie de partager ici ce qui m’a particulièrement plu, et peut-être que ça pourra en inspirer certains. C’est parti!
Pourquoi Barcelone?
J’ai eu l’occasion de partir à deux reprises à Barcelone pour le weekend. De ma première visite avec une amie, il y a dix ans, je retiens surtout la fête jusqu’à l’aube, l’hébergement tous entassés dans le minuscule appartement d’un pote expatrié vivant en coloc avec un couple de colombiens qui aimaient beaucoup s’engueuler, un magnum de vodka acheté au duty free à l’arrivée pour préparer efficacement nos sorties, nos joyeuses et bruyantes déambulations dans les rues la nuit, et la découverte de l’absinthe qui m’a rendue illusoirement bilingue et a abouti à une baignade nocturne dans une fontaine. C’était Barcelone version 20 ans!
Mais je retiens aussi une ville qui bouge! Une ville colorée, vivante, avec une multitude de bars et de places animées; de nombreux parcs, des espaces verts où il fait bon se poser au soleil ou faire son jogging pour les sportifs (où ceux qui culpabilisent niveau tapas ingurgités); et puis les ambiances qui changent en fonction des quartiers. L’eixampe, et ses magnifiques documents modernistes (sagrada famiglia, casa Milà). Le quartier Gràcia à l’esprit bohème où se balader et chiner tranquillement. La Ribera, le quartier chic avec ses hôtels particuliers et ses boutiques de luxe. Ville de relief, aussi, si on s’éloigne du centre et qu’on grimpe sur le mont Tibidabo par exemple (quelle vue!), ou encore la colline de Montjuic (où on peut prendre un téléphérique et admirer la ville et la mer).
Voilà pourquoi, dix ans plus tard, je repars à la découverte de cette ville, toujours entre amis, pendant le weekend du célèbre Sonar festival. Vous me direz, se rendre à Barcelone lors du Sonar festival peut laisser présager une approche assez comparable de celle décrite ci-dessus… et pourtant, je suis obligée de constater que j’ai grandi (vieilli)! Disons que ma visite de Barcelone version 30 ans voit s’ajouter à l’exploration de la vie nocturne l’envie d’en découvrir aussi les facettes diurnes (avec un bon anti-cernes au fond du sac. Oui, à 30 ans, on prévoit).
Pour ceux qui voudraient en apprendre davantage sur le Sonar festival, veuillez dérouler l’accordéon ci-dessous (suis assez satisfaite de ce petit gadget dont je vais probablement abuser)
(T’as vu? Si on re-clic dessus il se referme. Ho ho ho!)
Arrivée à Barcelone
Me voilà donc à l’aéroport de Barcelone, mes amis sont déjà sur place depuis la veille et j’ai dû décaler mon arrivée à cause du travail. J’essaie de trouver le bus pour la piazza Catalunya (centre-ville) et je parcours plus de 200 mètres à sa recherche, pour constater ensuite qu’il était bien évidemment juste sous mon nez au moment où j’ai franchi la porte de l’aéroport. Retour en arrière, et le bus démarre, avec moi dedans. Quel pied de regarder les paysages défiler, de voir l’enchaînement des rues, les changements d’ambiance et d’architecture, les gens se hâter ou flâner: où vont-ils? J’aime les bus et trains en voyage: juste m’installer, coller mon nez contre la fenêtre et profiter du spectacle. Il fait chaud dans le bus, et je m’amuse à observer les gens autour de moi et à essayer de m’imaginer ce qu’ils viennent faire à Barcelone: visiter? Fêter? Travailler? Retrouver un(e) bel(le) espagnol(e)? Mes pensées défilent au rythme des rues qui se succèdent.
Piazza Catalunya, tout le monde descend! Je m’engouffre dans une petite ruelle qui semble aller dans la direction de l’hôtel et marche tranquillement, le nez en l’air, observant les balcons, les linges étendus, en essayant de m’imprégner de cette ambiance particulière barcelonaise. Notre hôtel, qui est en fait une petite pension, se trouve dans le quartier du Born, au sud-est de la ville. Une petite vingtaine de minutes à pieds pour le rejoindre depuis la piazza Catalunya. J’ajoute un lien vers l’hôtel car il est bien situé, bon rapport qualité-prix. On peut y louer des chambres ou des appartements. Plutôt fréquenté par des groupes d’amis, en tout cas pendant la période du Sonar festival. Ah! Ne pas faire trop de bruit dans l’ascenseur quand on rentre tard (et enthousiaste) au petit matin : on se fait gronder comme quand on faisait le mur à 15 ans, et petit moment de solitude quand on ramène la clé le lendemain : http://www.pension-ciudadela.com/
Mes amis m’attendent sur la terrasse d’un bar à tapas, et on est tout contents de se voir, même si on s’est quitté il y a quelques jours.
Que faire à Barcelone?
Partir à quatre en weekend demande un peu d’organisation. Qui veut faire quoi et comment faire coïncider les envies de chacun? On discute un peu de notre manière d’envisager ces deux prochains jours. Nath et Michael recherchent plutôt la détente et ont envie de mer, de soleil et de grasses matinées. Virginie n’est jamais venue à Barcelone et a envie de pas mal visiter et de faire les boutiques. Pour ma part, j’ai surtout l’intention de me promener au gré du vent dans les petites rues, traverser la ville de nuit, arpenter les parcs de la ville, aller à pied jusqu’à la colline de Montjuic et visiter le musée Miró. Tout en m’accordant quelques pauses mojitos-sangrias-tapas sur des terrasses ensoleillées. Programme chargé pour deux jours, mais réalisable!
Plages et bord de mer
Une des particularités de Barcelone est le fait que plus de 4 kilomètres de plage s’étendent à deux pas du centre ville. Du coup, on peut flâner dans les petites ruelles, descendre le long des ramblas, et hop, sauter dans la mer! Après une rapide concertation, on tombe d’accord pour commencer notre weekend par une prise massive de soleil sur la plage (et oui, on est suisse et le soleil c’est pas comme si on le voyait tous les jours. Pour nous, c’est un peu une curiosité locale, quoi!).
Bon, il faut reconnaître que le bord de mer n’est pas l’endroit le plus calme et authentique de la ville. Pas mal de touristes s’y regroupent. Les restaurants se succèdent, on nous hèle pour nous présenter la carte et les menus du jour. Mais c’est pas grave, on veut la mer, et mer on aura! Oeillères ajustées, on fonce droit vers notre objectif.
Petit conseil: la plage barcelonaise est longue, donc c’est une bonne idée de se balader un peu pour trouver un coin de sable pas complètement surpeuplé. Je me permets cette suggestion, car nous avons commis l’erreur de nous installer sur la Barceloneta qui est probablement la plus fréquentée pendant l’été. La plage Icària peut être une bonne alternative (sud-est, juste après le port olympique).
Allez, je suis sympa, je vais recenser les différentes plages de Barcelone (ce qui me fournit l’excuse de replacer un petit accordéon déroulant):
On se prélasse donc joyeusement au soleil, en sirotant un petit mojito (pas acheté sur la plage aux vendeurs ambulants, car la probabilité d’y trouver du rhum est à peu près équivalente à la présence d’un steak de boeuf dans une tarte tatin ).
Une voix nous informe dans plusieurs langues de la présence de méduses, et nous demande donc de ne pas nous baigner là où il y a des méduses. Je trouve ça très gentil, et plein de bon sens, comme suggestion. Mais COMMENT ON SAIT, NOUS, où elles nagent, les méduses? Ils leur ont accroché un petit drapeau? Dessiné un cercle sur l’eau? Une barrière électrique, peut-être (ce qui en soi réglerait le problème de la méduse ET du baigneur)…
Bref, suffisamment chargées de soleil, Virginie et moi décidons de laisser aux méduses leur territoire et de partir explorer la vieille ville.
Quartier del born et Barri Gotic
Là il faut que je vous avoue un truc. J’avais souvent entendu beaucoup de bien du quartier del born et je m’étais employée à le localiser sur une carte, sans succès. Pour constater ensuite que notre pension était située en plein dedans, et que je l’avais donc traversé à de nombreuses reprises, tout en me demandant où diable pouvait-il bien être (merci de ne pas ricaner doucement en invoquant la fiabilité du sens de l’orientation féminin). Toujours est-il que ce quartier est effectivement très sympathique. De nombreuses terrasses, bars à tapas et restos animent les rues étroites et les places ensoleillées. Il est très agréable de flâner dans la fraicheur relative des ruelles ombragées, en admirant les balcons fleuris ou recouverts d’habits séchant au soleil.
Je recommande vivement de se rendre dans le parc de la ciutadelà (photo), situé à l’extrémité est du quartier, juste à côté du zoo. Un magnifique espace vert, paisible, une vraie bouffée d’air frais à proximité du centre. Enfoncez-vous dans le parc, jusqu’au petit lac (dans lequel j’ai aperçu une mignonne petite tortue) et plus loin encore. J’y ai croisé une vieille dame qui parlait aux oiseaux et aux canards, de beaux joggeurs espagnols qui courraient malheureusement trop vite pour que je les pourchasse, et plusieurs fêtards dormant sous les arbres.
En continuant à marcher en direction de la Ramblas, on arrive dans le quartier gothique, plein de charme, lui aussi. Des ruelles étroites, voire très étroites qui débouchent subitement sur une grande place ou une église splendide.
Quel bonheur de se perdre dans le labyrinthe de ces rues… A la poubelle, le guide, profitons d’aller au gré de nos envies et d’errer paisiblement. On y trouve aussi plein de boutiques en tout genre, ce qui constituait un peu une torture psychologique vu mon budget shopping avoisinant le zéro.
Voici deux liens pour en savoir plus sur les quartiers du Born et le quartier gothique, lesquels donnent des informations plus détaillées sur certaines rues à voir, et les monuments ou musées intéressants:
Le soir, nous sommes allés manger dans un des nombreux restaurants du quartier du Born de délicieux tapas, salades et fruits de mers. C’était un peu galère pour trouver une place en terrasse, la plupart étant pleines, mais avec un peu d’acharnement et une bonne dose d’optimisme, notre tour est venu. On a ensuite erré dans les rues, puis avons dégusté une sangria bianca (comme la rouge, mais version blanche, avec du melon). Selon la serveuse, il s’agissait de la meilleure de Barcelone, mais il est quand-même un peu difficile de la croire sur parole. Je ne me souviens plus du nom du bar, mais je sais qu’au mur étaient affichées 133 assiettes (Tout à fait, on a compté).
Le marché de la Boqueria
L’objectif de cette nouvelle journée était de se rendre à pied jusqu’à la colline de Montjuic, à l’ouest de la ville, afin de s’y promener, d’admirer la ville depuis les hauteurs, et de visiter le musée Miro. Comme notre pension se situe tout à l’est, on s’est donc préparé psychologiquement pour quelques heures de marche sous le soleil. En chemin, on s’arrête au marché de la Boqueria (ouvert tous les jours de 6h à 21h). Jouissance visuelle, olfactive et gustative. On y trouve de tout… des tapas à déguster sur place ou à emporter, de la charcuterie du pays vendue dans des petits sachets type cornets à frites belge et que l’on déguste comme une glace. Des brochettes de charcuterie, aussi. Tout bête, mais fallait y penser, à piquer des rondelles de saucisson sur une baguette en bois, pour qu’on puisse les manger en marchant. On s’achète donc tous ces produits forts diététiques afin de nous donner de la force pour la longue marche qui nous attend.
La colline de Montjuic et la fondation Juan Miró
Nous poursuivons notre route en direction de l’ouest de la ville. Sur le chemin, on tombera par hasard sur un monastère, le monastère de Sant Pau del Camp. Du coup, on entre (3 euros l’entrée, si mes souvenirs sont bons). Il est tout petit, il n’y a pas énormément de choses à visiter, mais au moins il y fait frais, et l’intérieur de l’église est superbe. En plus, on a eu la chance d’être les seules à visiter l’endroit à ce moment-là, ce qui donne une ambiance très particulière et permet de s’imprégner du lieu. Le genre d’atmosphère qui ne rendrait pas improbable l’apparition de moines moyenâgeux chantant des chants grégoriens.
Nous arrivons enfin au pied de la colline de Montjuic, à peu près au niveau de la fondation Miró. Enfin, ça, c’est ce qui était indiqué sur la carte, mais on s’est un peu égarées. On a emprunté une route sinueuse qui ne s’arrêtait jamais, pour finalement aboutir par hasard à un magnifique point de vue sur la ville et la mer. Voilà pourquoi j’adore me perdre en voyage! Mais vu la chaleur, j’aurais préféré me perdre avec une bouteille d’eau fraîche, une paille et une rondelle de citron.
Nous rebroussons finalement chemin, et passons à côté d’une station de télécabines. En bonnes suissesses nostalgiques de nos pistes de ski hivernales, on décide de grimper dans l’une d’entre elles, et nous voilà dans les airs, à survoler le parc, avec une vue imprenable sur les toits de Barcelone. Joli parcours, même sans vin chaud. Après un atterrissage sans encombre, nous trouvons finalement la fondation Miró. Qui se situe tout près de la piscine municipale de Montjuic, laquelle était parfaitement visible lorsque nous somme arrivés au pied de la colline, et dont les escaliers nous auraient menées directement à proximité du musée! No comment.
Petite parenthèse, elle est assez spectaculaire, cette piscine. Sur les hauteurs de la colline, elle offre une vue sur la ville depuis le bassin. Nous regrettons de ne pas avoir mis nos costumes de bain. Cela dit, en quittant l’hôtel ce matin, notre objectif était de visiter la fondation Miró. Enfiler un bikini à cette occasion aurait fait de nous des personnes bizarres.
Sympa, la fondation Miró. Je ne l’imaginais pas aussi grande. Il y a à la fois les oeuvres de Miró -peintures, sculptures, textiles, dessins-, mais aussi des expos temporaires d’artistes contemporains.
Après la visite, on poursuit notre marche afin de rejoindre une fête organisée dans le cadre du Sonar festival au pied de la colline. Quelques mojitos et battements de pieds plus tard, on se refera toute la traversée de la ville, de nuit cette fois, afin de rejoindre l’hôtel.
Mais encore…
Petite liste de quelques incontournables dont je n’ai pas parlé car ils n’ont pas fait partie de cette visite-là de Barcelone:
- La Sagrada Familia: évidemment. L’emblème de Barcelone. Gaudi se retournerait dans son tombeau si les visiteurs de la ville faisaient l’impasse sur l’oeuvre de sa vie. Petite anecdote: lors de ma première visite de Barcelone j’étais monté tout en haut avec mon amie, laquelle s’était littéralement évanouie de vertige. Assez compliqué de la convaincre de redescendre, ce qui nous a fait passer à un fil de vivre pour toujours au sommet d’une tour. Mais la vue de la haut est belle.
- Le parc Guell: un peu en dehors de la ville, y aller à pied est plutôt ardu, mais les taxis sont bon marché, dans mon souvenir, et il est desservi par les transports publics. Oeuvre de Gaudi aussi, on se croirait dans Hansel et Gretel ou Alice au pays des merveilles, entourés de maisons en bonbons ou champignon. J’aime bien. Le matin c’est plus agréable, il y a moins de monde.
- Le musée Picasso, que je n’ai pas encore visité, qui se situe dans le born.
- Le parc de la ciutadela, j’en ai déjà parlé, mais tant pis je me répète pour cause de vrai coup de coeur.
- Le mont Tibidabo: celui-là, on l’avait visité par erreur car on devait se rendre à une fête qui se situait à côté du départ du funiculaire, et non pas à côté de l’arrivée du funiculaire. Mais c’est un bel endroit, avec vue sur la ville et sur les collines environnantes et un petit parc d’attractions.
- Plein d’autres que je me réjouis de découvrir
On y va quand ensemble pour ma première et ta quatrième fois? 😀
Mais quand tu veux!!
On y va quand ensemble pour ma 1ère fois et ta « future » 5ème fois? Prochain point de retrouvailles en 2014 après Paris?
Avec plaisir! Ou alors plus au sud… Andalousie, magnifique aussi!
Salut Marie, merci pour l’article bien décris et justement j’en reviens.
C’est une ville vivante de jour comme de nuit … A voir et à revoir !
Voyageusement
Fredo
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Une de nos villes préférées d’Europe. Nous y allons quasiment une fois par an avec à chaque fois de nouveaux coins à découvrir et des incontournables où nous aimons retourner comme le marché de la Boqueria, le mont Tibidabo et la Sagrada Familia.